Histoire
Un site archéologique à proximité de Gánovce près de Poprad semble démontrer une occupation de la région par les néandertaliens durant la période interglaciaire (120 000 ans avant notre ère). Autres cites documentant la densité du peuplement se trouvaient dans le bassin de Poprad, de Hornád et de Košice, à Šarišská et Ondavská vrchovina, au piémont du Vihorlat.
Le territoire a été touché par la culture de Bukové vrchy, badoise, de Košťany, ottomane et lusacienne et plus tard par la culture celtique dace, qui a arrangé le contact de la région avec des cultures évoluées de la Méditerranée. Des Slaves peuplaient le territoire par étapes depuis le 6ème siècle. La continuité de ce peuplement est documentée depuis l´époque de la Grande-Moravie jusqu´au 12ème siècle.
Le territoire devenait partie de l´état hongrois médiéval progressivement aux 11 – 13ème siècles, quand ses frontières se sont stabilisées sur la crête des Carpates. Au 12ème siècle on a construit des châteaux-forts royaux (Spiš, Šariš, Kapušany, Plaveč) qui avaient un rôle militaire dans la zone frontalière et qui dominaient des routes du pays. L´invasion dévastatrice des Tartares a frappé le territoire au 13ème siècle. Le souverain a invité des Allemands, notamment de la Saxe, qui ont peuplé le territoire du Spiš contribuant à la prospérité économique de la région. Avec le temps, le territoire a été segmenté en comitats (Spiš, Šariš, Zemplin). Certaines communes et cités de marché ont obtenu le statut de ville, les plus importantes et les plus anciennes sont Bardejov, Kežmarok, Levoča, Prešov, Sabinov, Spišská Sobota et Veľký Šariš.
Ces villes étaient reliées par des routes commerciales menant des Balkans, passant par la Hongrie et la Pologne jusqu´aux régions baltiques. La plus connue était la Magna via – la grande route (qui a copié la Route d´Ambre) sur l´axe Košice – Prešov – Bardejov. Le développement du commerce et des métiers s´est traduit par l´essor des villes. Cinq villes royales libres de la Slovaquie orientale ont décidé de créer une coalition - Pentapolitana (Košice, Levoča, Bardejov, Prešov, Sabinov). Cette époque historique nous a laissée le plus de joyaux architecturaux. Le niveau d´avancement économique et culturel de ces villes était élevée et comparable au niveau de grandes villes d´Europe centrale.
Le 15ème siècle est marqué par une exaspération de luttes de positionnement pour le trône hongrois, par l´expansion du mouvement hussite et par des agitations sociales. Le roi polonais a reçu en gage 13 villes du Spiš. Au 16ème siècle, durant la colonisation valaque, la part de la population ruthène dans la structure ethnique globale de la région augmente considérablement.
Au 16ème siècle également, les parties méridionales du Spiš et Šariš ont subi des invasions dévastatrices des Turcs. Après leur défaite à la fin du 17ème siècle, toute la région est marquée par une activité intense orientée vers la reconstruction de villes et de châteaux-forts. On parle de la renaissance de la Slovaquie d´est (Levoča, Spišský Hrhov, Strážky, Fričovce). D´autre part, le territoire est touché par des rébellions anti-Habsbourg des nobles, en particulier la rébellion de Imrich Thököly, le seigneur féodal de Kežmarok („le massacre sanglant de Prešov“ en 1687) et la rébellion des Rákoczi (17 - 18ème siècles).
Une mauvaise situation économique et sociale, défaillance des métiers et du commerce dans les villes, catastrophes naturelles, épidémies et famines ont débouchés en une insurrection paysanne en 1831 commémorée par un monument imposant sur la colline Furča au-dessus de Haniska près de Prešov. L´émigration massive de la population vers les pays du sud et plus tard vers l'outre-mer commence à la moitié du 19ème siècle. L´histoire de la région est marquée par des plus grands conflits militaires du monde de la première moitié du 20ème siècle. Des batailles sanglantes entre des armées russes et austro-hongroises au nord-est du territoire durant la première guerre mondiale ou l´opération Carpates-Dukla sur le déclin de la deuxième guerre mondiale en 1944 qui a fait presque 150 000 morts parmi des soldats des deux parties. Un pylône en pierres de 28 m situé au cimetière au col de Dukla commémore ces événements.
